Sœur Marie-Sophie

« Jésus tu m’as choisie depuis ma tendre enfance,
Et je puis m’appeler l’œuvre de ton amour. »

                                                                  Ste Thérèse de l’Enfant Jésus.

Ce poème de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus exprime si bien ce qui m’habite ! En effet, je ne puis témoigner de mon passé sans reconnaissance envers Celui qui m’a choisie depuis ma petite enfance, m’a désirée, éduquée et façonnée dans son amour. C’est cette œuvre qui importe ! Les joies et les souffrances, les difficultés inévitables du chemin, les obstacles rencontrés et les détours, tout ce qui tient à la lourdeur de mon humanité, fut le terreau avec lequel il m’a façonnée. Tout passera mais son œuvre est éternelle.

Je suis née dans une famille profondément chrétienne, la troisième de quatre enfants, dans la campagne des Deux-Sèvres. J’ai rencontré Jésus toute petite et mon cœur s’est vraiment attaché à lui, sans qu’aucune camaraderie ou amitié puisse me détourner de cet amour grandissant en moi et avec moi. C’est donc tout naturellement qu’après mon bac, j’ai désiré cheminer vers le Carmel.

Une étape importante fut ce pèlerinage à Rome que ma marraine m’a offert pour mes 17 ans. Sur la place Saint-Pierre, quand le pape Jean-Paul II m’a regardée, j’ai intérieurement promis au Christ que pour son Église, je ne lui refuserai rien. Cette promesse est revenue avec force en ma mémoire quand, après 18 ans de Carmel, le Seigneur m’a appelée à tout quitter pour cette fondation à Mers-sur-Indre. C’est bien pour son Église que j’ai dit oui, avec la conscience que ce n’est pas ce que nous allions bâtir là-bas qui serait fructueux, mais ce que le Seigneur ferait en nous, pas à pas, dans l’obscurité de la foi.

 « L’œuvre de Dieu, dit Jésus, c’est que vous croyiez en celui que le Père a envoyé » (Jn 6,28).

L’œuvre de cette fondation me demande donc simplement la foi, c’est-à-dire cet attachement sans réserve au Christ qui conduit tout, donne sens et fécondité à tout.

« Ma nourriture, dit-il encore, c’est d’accomplir la volonté de mon Père et de mener à bien l’œuvre qu’il m’a confiée » (Jn 4,34). Cette nourriture est celle qu’il me partage.

Puisse-t-il me donner la fidélité de la foi, dans la fécondité de son Esprit Saint !

Sr Marie-Sophie de Jésus