Mère Marie-José – Copie

Je ne peux pas passer chaque année sur le jour de la Toussaint sans éprouver une immense joie et reconnaissance. C’est, en effet, l’anniversaire de ma conversion.

J’avais 13 ans, j’étais sans préoccupation religieuse, le monde spirituel m’était fermé comme un livre scellé. Mais Jésus a voulu se révéler à moi comme le vivant, l’ami qui m’attendait, comme l’amoureux attend que la bien-aimée remarque qu’il est là pour elle.

Il attendait que vienne enfin ce jour où je pourrais entendre sa présence penchée depuis toujours sur moi ; me découvrir aimée, désirée, recherchée depuis toute éternité. Qu’il ait pu ainsi se révéler me paraît toujours aussi surprenant : comment fait-il voir l’aveugle et entendre le sourd ?

D’Eucharistie en Eucharistie, sa présence a pris de plus en plus de place en ma vie, en mon cœur, toute la place ! De telle sorte, qu’à 20 ans, je lui ai consacré ma personne dans la vie contemplative monastique. 20 ans, c’est le matin de la vie et maintenant que vient le soir, je puis dire que pas un instant je n’ai regretté mes choix. Benoît XVI a très bien dit : « Le Christ n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple »

Si l’on voulait faire ma connaissance, volontiers, je dirais comme Sanctus, un des martyrs de Lyon au IIème siècle : «On ne put lui faire dire ni son nom, ni sa nation et sa ville d’origine, ni s’il était esclave ou libre. À toutes les questions il répondait en latin : « Je suis chrétien ». C’était là son nom, sa cité, sa race, son tout; les païens ne purent lui arracher d’autre réponse. » Oui, voilà bien l’essentiel, le meilleur et le plus caractéristique : je suis de Jésus Christ, en lui, de par lui.

Si quelqu’un partage ma foi, il comprendra. Et si quelqu’un ne partage pas encore ma foi, qu’il le sache bien : lui aussi est attendu par Jésus sur quelque sycomore comme Zachée, ou quelque chemin de Damas comme Paul. Les yeux amoureux de Jésus sont posés sur toi et attendent que ton regard puisse croiser le sien. Voilà bien le plus grand bonheur que je puisse souhaiter et demander pour toi ! Et toi, qui lis ces lignes, veux-tu demander quelque chose de très important pour moi ? Alors, demande pour moi, la persévérance finale, comme Sanctus : rester fidèle à Jésus jusqu’au bout quelle que soit les circonstances de ce bout. Merci !

Sœur Marie-José de Jésus-Hostie.