Le choix (1)
Beaucoup de nos choix sont peu conscients. Nous souvenons nous par exemple de ce que nous avons mangé au petit-déjeuner ? Certains vont répondre en fonction de leur habitude, tous les matins ils boivent un café, donc ce matin ils ont bu leur café. Mais ils ne l’ont pas bu consciemment et ils sont incapables de se souvenir du goût de ce café, celui de ce matin, bien réel, et non celui de d’habitude, qui en fait est une projection mentale et non une réalité.
Une première étape est donc de parsemer sa journée de vrais choix, bien conscients, portant sur de petites choses : la nourriture, les habits, la place dans le train ou le métro etc… Toutes les choses habituelles peuvent ainsi faire l’objet de choix chaque jour. Le but est de sortir de l’attitude passive et de redevenir acteur dans sa vie.
C’est aussi une attitude que les éducateurs doivent encourager chez les enfants. Bien sûr les petits ne peuvent pas choisir leur menu à table, il est bon de leur apprendre à manger de tout, et accepter ce qui leur est présenté. Mais il y a plein d’autres occasions où les parents peuvent leur laisser le choix : un gâteau au chocolat ou sans, mettre le pantalon bleu ou le rouge etc… Ainsi le choix se construit à l’intérieur d’un cadre de contraintes.
Ces « petits » choix vont devenir un bon entraînement pour les « grands » : choix d’études, de profession, de vocation etc… Eux aussi se feront dans un cadre de contraintes, selon mes possibilités, et celles de mon entourage : si je n’ai pas les moyens de les financer, il est inutile de démarrer des études en École de commerce. Ou si j’aime bouger et être dehors, il est périlleux de s’engager sur des études universitaires, pour plusieurs années derrière un écran ou sur des bancs de cours 7 heures par jour….
Comment avoir vraiment la conscience de son choix ? D’abord en prenant le temps.
La première étape est de bien voir les conséquences de chaque choix possible. Le pantalon rouge me plaît bien, mais peut-être est il moins chaud que le bleu ; aujourd’hui il fait froid, donc en mettant le pantalon rouge j’accepte d’être moins confortable. On mesure que cette étape est fondamentale pour les « grands » choix : comment se déroulent les études que j’envisage, vers quoi mènent-elles ? Cette personne que j’envisage d’épouser a telle personnalité, telle histoire, telle famille… est ce que j’accepte tout cela et les conséquences qui pourraient en découler ?
Le choix conscient nous éloigne donc de tout ce qui est envie, impulsion, mais il n’est pas pour autant uniquement une réflexion intellectuelle : il suppose que notre sensibilité, notre corps et notre raison soient unis dans la décision qui est prise.
La 2e étape est donc de vérifier si chacune de ces parties de notre être est en accord avec les choix proposés. Si tout mon corps se révolte à l’idée de rester 5 ans assis sur les bancs de la fac, autant choisir d’autres études, je ne pourrai parvenir au bout de celles ci sans « exploser » soit en tombant malade, soit en échouant. Et je pourrai sûrement atteindre le but que je me propose dans ces études par un autre chemin. Ou même m’ouvrir à une autre possibilité où je me sentirai plus à ma place.