Se concentrer, ça fatigue ? (2)

Après la tension, un autre écueil pour une bonne concentration, surtout aujourd’hui, est la dispersion. Beaucoup d’enfants actuellement présentent des difficultés à se concentrer et ne parviennent pas à se fixer sur une tache.

Si les sollicitations sont trop nombreuses, la concentration devient impossible.

 Les sollicitations, ça peut être par exemple, les conversations téléphoniques des collègues de travail si l’on est dans un bureau à plusieurs. Ou les demandes trop nombreuses et trop variées.

Pour un élève, ça peut être le bruit dans la classe, trop de consignes en même temps, une feuille d’exercices où il y a beaucoup d’images pour s’amuser, ou différents types d’écriture, ou de couleurs de texte, une présentation avec des informations diverses , données en même temps, etc.

La facilité de la navigation informatique, où on peut passer d’une information à une autre d’un simple clic, peut favoriser la dispersion.

C’est tout le fonctionnement cérébral qui est alors affecté. Un cerveau dispersé est toujours en mouvement, passe d’une chose à l’autre et se fatigue beaucoup. Il donne un sentiment d’être « explosé », et la personne a beaucoup de mal à se reposer, le sommeil pouvant aussi être désorganisé.

Un adulte dont la pensée est bien construite, même s’il se disperse par moments, pourra assez vite s’en apercevoir et y remédier quand il sentira la fatigue nerveuse s’installer durablement.

Pour les enfants, la dispersion est vraiment un écueil à éviter. Les parents et éducateurs doivent veiller à leur donner des informations claires, logiques, et qui se suivent dans le temps (par exemple pour les consignes d’exercices). L’enfant en effet construit son fonctionnement cérébral et doit le faire progressivement en fonction de sa maturité. Le cerveau d’un enfant n’a pas sa forme définitive, les connexions cérébrales se font peu à peu.

L’environnement de travail est aussi à surveiller : il doit être calme, serein, paisible. Trop de bruits (conversations téléphoniques, télévision ou jeux informatiques , chahut dans les classes etc)  et d’images (images au mur, objets sur le bureau, dans la trousse, sur le téléphone, etc)  vont empêcher une bonne concentration et fatiguer le cerveau, qui ne pourra pas bien construire ses apprentissages.

Toute la vie de l’enfant d’ailleurs doit être dans ce calme, surtout dans les premières années, et les « éveils » de toutes sortes  (jeux, visites, activités, spectacles…) doivent rester limités et raisonnables.

C’est un enjeu important car c’est vraiment l’intelligence de l’enfant qui se construit… ou pas. Et si elle n’est pas bien construite, l’adulte qu’il deviendra ne pourra pas réfléchir et prendre du recul sur ce qu’il voit , entend et vit, et risque fort d’être un mouton docile, manipulable par les médias, les politiques, ou les personnes autour de lui.

Cela rend aussi difficile la vie intérieure, la prière, la personne n’ayant pas appris à rejoindre « son centre » puisque se con-centrer c’est « être avec son centre ».

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