La vue

On croit souvent que, de moment que l’on a « une bonne vue », éventuellement corrigée par des lunettes, on voit. Or pour la vue aussi les émotions, l’imagination, la mémoire, peuvent intervenir, et provoquer des blocages qui font qu’on voit sans voir.

Par exemple, en arrivant dans un  nouveau lieu, nous jetons un coup d’œil, et nous avons aperçu un vase. Il arrive que notre mémoire fasse le lien avec un vase similaire que nous connaissons par ailleurs, et comme nous n’avons pas bien regardé, nous n’allons pas mémoriser  le nouveau vase, mais c’est l’image de l’ancien qui va nous rester. Et en regardant de nouveau, nous nous apercevons que ce nouveau vase n’a rien  à voir,  ni sur la couleur ni sur la forme, avec celui que nous pensions avoir vu.

Cette vue imprécise nous met hors de la réalité telle qu’elle est. Pour un vase, ce n’est pas très grave, mais quand il s’agit de repérer sa route, d’accueillir de nouvelles personnes, cela peut devenir handicapant.

Le remède est de s’entraîner à vraiment voir ce que l’on voit : quelle couleur, quelle forme, qu’y a-t-il autour, comment est la lumière, l’ombre etc…  Se dire les réponses à ces questions peut aider à augmenter la conscience de notre vue. Mais l’attitude fondamentale est de laisser nos yeux nous informer, et d’accueillir ce qu’ils nous disent, comme si nous découvrions l’objet qui est devant nous pour la première fois.

Cette attitude est très importante car en filigrane, elle va nous préparer à la contemplation. C’est pourquoi nous y reviendrons dans une prochaine rubrique.

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