Le goût

Le goût, avec l’odorat, est un des sens les plus « primitifs » puisque le bébé le perçoit dès sa première tétée.  Comme il est en lien avec une satisfaction essentielle, calmer la faim et vivre, il se charge, au fur et à mesure de la vie de l’enfant, de beaucoup de ressentis émotionnels.

Si ces émotions sont désagréables, ou à répétition, on risque de voir apparaître plus tard tous les troubles alimentaires fréquents à notre époque : anorexie, boulimie, allergies alimentaires, phobies de certains aliments…

Les parents veilleront donc à l’ambiance des repas pour leur enfant, et cela dès la naissance.

 Le moment de la tétée pour un bébé nourri au sein, est un moment de relation, d’échange avec sa mère, par les regards, les paroles, le contact physique. Ce n’est pas seulement du « nourrissage » ! C’est un moment d’amour partagé. Et cet amour nourrit le petit autant que le lait !

 Bien sûr c’est tout aussi valable pour un bébé nourri au biberon, puisqu’il est tenu, regardé, celui qui lui donne le biberon peut lui parler. Ce moment est alors moins exclusivement maternel puisque d’autres personnes peuvent donner le biberon, mais il appartient aux parents de veiller à ce que la qualité de relation soit préservée. Par exemple, si un grand frère ou une grande sœur veut donner le biberon, veiller à ce que ce soit tout aussi sécurisant pour le bébé, que le grand ne joue pas avec lui comme s’il était une poupée, mais soit attentif  et présent. Ce qui peut être aussi un bon apprentissage pour le grand, à condition qu’il soit accompagné.

 

La diversification de l’alimentation sera une étape importante, à vivre paisiblement. Car ce sera le moment pour le bébé de découvrir de nouveaux goûts, donc de varier ses perceptions. Il va découvrir les 4 grandes sortes de goût : sucré, salé, amer, acide, qu’on lui présentera progressivement, avec douceur.

On voit à cette étape l’importance de ne pas donner des aliments trop salés ou trop sucrés, qui masqueraient les autres goûts, et empêcheraient l’ouverture à la nouveauté.

Là encore les mots devront accompagner la découverte et être ajustés au ressenti.

Puis l’enfant pourra prendre part au repas familial...qui justement doit être un temps familial ! Si les parents travaillent et qu’il n’y a qu’un ou deux repas familiaux dans la journée (souvent petit déjeuner et dîner), les parents s’appliqueront à ce que ce soit de bons moments, détendus, où l’on ne partage pas que les aliments, mais aussi la joie d’être ensemble gratuitement. Ce qui suppose qu’eux mêmes se donnent les moyens pour le vivre de cette manière… malgré les soucis et la fatigue de la journée de travail. Bien souvent les enfants sont « capricieux » pour manger parce qu’ils sentent la tension de leurs parents, et ça leur noue l’estomac ! Ce qui énerve les parents et on part dans un cercle vicieux où tout le monde appréhende de se mettre à table !…

De même le temps de préparation du repas n’est pas une corvée pour les parents, ils peuvent y mettre  concrètement tout leur amour pour leurs enfants, par le choix des aliments, de leur qualité, de leur présentation, par l’attention à ce qui est bon pour eux…

Voyant l’unité de la personne humaine, ne dissocions pas le corps de l’esprit ou de l’âme, et faisons des repas en famille des moments pleins de vie. Ce n’est pas pour rien que Jésus se donne à nous au cours d’un repas…

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