Notre histoire

L’appel au désert

Dès le IVe siècle, des hommes et des femmes en très grand nombre, répondant à l’appel de l’Esprit, quittent tout pour aller vivre au désert dans la prière, l’ascèse, une recherche incessante de l’union avec Dieu. C’est le début de la vie monastique chrétienne, qui prendra des formes variées selon les lieux et les temps, de l’ermite entouré de quelques disciples à de grosses communautés cénobitiques très organisées ; avec toujours le même désir au cours des âges : « C’est ta face, Seigneur que je cherche, ne me cache pas ta face ! » (Psaume 26.)

Saint Antoine, saint Euthyme et saint Sabas

C’est en Palestine, sous l’impulsion de saint Euthyme (377-473) que se développe un type de monachisme à la structure très légère, alliant une vie vécue principalement dans la solitude de la cellule, avec un minimum de vie commune : celle des « laures ». Les petits ermitages se groupent alors autour d’une chapelle et d’un réfectoire où les ermites se réunissent régulièrement, avant de se retrouver de nouveau « seul avec le Seul ».

La laure de Pharan (Palestine)

Le Carmel

Au début du XIIIe siècle, quelques hommes, sans doute d’anciens croisés européens, font leur cette tradition de vie semi-anachorétique, et s’implantent sur le mont Carmel, sanctifié par la présence du prophète Élie : « Il est vivant, le Seigneur devant qui je me tiens ! » « Je suis rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur, Dieu Sabaoth » « le Seigneur était dans le murmure d’une brise légère ; Élie sortit et se couvrit le visage. » (I R 19.)

Saint Elie

Le patriarche saint Albert de Jérusalem leur donne une règle de vie sobre et profonde. Des fouilles ont remis au jour les grottes individuelles où ces premiers frères carmes s’installèrent, « méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière » (règle du Carmel), et leur petite église dédiée à la Vierge Marie.

Ruines du monastère primitif sur le Mont Carmel

Les carmes devront bientôt se replier en Europe, suite à la conquête de la Terre sainte par les musulmans. C’est l’occasion d’une expansion de l’Ordre dans tout le continent. Ce n’est qu’au XVe siècle, sous l’impulsion du bienheureux Jean Soreth, ministre général de l’Ordre des Carmes, que des femmes se constitueront à leur tour en communautés monastiques sous la même règle que les frères. Au XVIe siècle, Thérèse de Jésus, moniale carmélite d’Avila en Espagne, entreprend la fondation d’un nouveau monastère de son Ordre, avec le désir de revenir à « la règle primitive », en particulier de la vie en cellule, dans le cadre d’une communauté peu nombreuse et strictement cloîtrée.

Le Bienheureux Jean Soreth

Les quatre sœurs fondatrices de l’institut des Moniales Ermites de la Vierge Marie, ayant vécu des années dans un monastère du carmel déchaussé, se sont nourries de son patrimoine spirituel, riche à la fois de la tradition semi-érémitique des laures palestiniennes et de la réforme thérésienne, et elles continuent à en vivre.

Sainte Thérèse de Jésus

Notre implantation au Centre Saint Jean de la Croix

Envoyées pas notre carmel d’origine en 2010, nous répondions positivement à la proposition du Père Max Huot de Longchamp, modérateur du Centre spirituel Saint Jean de la Croix d’y implanter un petit monastère : celui-ci manifesterait le primat de la contemplation, racine de toute l’activité apostolique du Centre. C’était pour nous, moniales, l’opportunité d’un renouveau, qui passerait avant tout par un retour à nos sources érémitiques.

Après deux ans d’essai et de discernement en vue de la fondation, il est apparu meilleur de détacher la nouvelle pousse de son plant d’origine. Pour ce faire, l’Église a encouragé notre évêque à fonder un institut monastique diocésain.

Création de notre institut monastique

Le 17 février 2014, l’archevêque de Bourges Mgr Armand Maillard érigeait officiellement notre nouvel institut des Moniales Ermites de la Vierge Marie, au cours d’une Eucharistie où nous avons également prononcé nos vœux perpétuels : nouveau départ que nous avons vécu comme un « appel dans l’appel », dans une continuité profonde avec notre première vocation, en même temps qu’une ouverture aux nouveaux appels que l’Esprit pourrait nous faire entendre, pour l’Église de notre temps. « Leur désir est de vivre un renouveau et un retour aux sources, dans le cadre de l’ecclésiologie de communion et de la nouvelle évangélisation », disent nos constitutions.

Aujourd’hui…

Avec les encouragements de l’Église, et le soutien de nombreux frères et sœurs, amis, voisins… nous poursuivons notre route « dans le cadre du Centre Saint Jean de la Croix », dans la recherche de « l’unique nécessaire ».