La volonté (3)

Après avoir bien clarifié ce que je me propose de faire, je vais devoir être réaliste : est-ce que je peux le faire ?

 Exemple : un collègue m’a demandé un service, j’ai bien compris de quoi il s’agit et cette tâche va me prendre 2 h. Si je suis déjà en retard dans mon propre travail, je ne peux pas lui rendre ce service sans mettre en péril mes propres responsabilités. Paisiblement je pourrai lui dire que je ne peux pas l’aider aujourd’hui.

Cette question est très importante car beaucoup de personnes ne sont pas au clair avec elles-mêmes. Elles veulent faire plaisir, qu’on les admire ou qu’on les aime, et en conséquence acceptent plein de demandes qu’on leur fait, mais sans les vouloir vraiment. Elles vont alors s’épuiser, quelquefois s’aigrir et se plaindre qu’on leur en demande trop, mais en fait c’est qu’elles n’ont pas vraiment choisi.

Quand je regarde les choses avec réalisme, conscient de mes capacités et de mes limites, je vais examiner ma manière de faire et me réorienter si je m’aperçois que je ne peux pas. Je vais revoir le choix initial que j’avais fait et y chercher ce qui me motivait vraiment. Je peux m’apercevoir qu’au-delà de mon choix initial, j’ai rajouté des choses qui m’alourdissent ou me dépassent.

C’est l’exemple donné dans la rubrique sur les choix, des parents surmenés qui ne parviennent plus à tout gérer. Par exemple si j’ai choisi d’avoir des enfants, ce n’est pas d’abord pour qu’ils aient une belle maison, une belle voiture, ou des vacances au ski chaque hiver, mais d’abord pour les faire grandir et les aimer. Je vais donc pouvoir revenir à l’essentiel et me simplifier.

 Dans le cas des études de médecine où je me rends compte que je n’ai pas les capacités intellectuelles ou psychologiques nécessaires, en revenant à mon choix de départ, je peux comprendre que ce qui me motive c’est de soigner, et m’orienter alors vers des études d’infirmier ou d’autres métiers dans le soin. Mon désir premier sera respecté ainsi que mes limites, et il est fort probable que je m’épanouirai davantage que si j’étais en permanence sous tension. Et j’aurai ainsi approfondi ma motivation, et appris à me connaître et me respecter ainsi que les autres.

 

 Il ne s’agit pas non plus d’être frileux et trop centré sur soi, en ayant peur de tout, au contraire de Guillaumet cité dans l’article précédent. Il s’agit d’assumer ses choix et de les vivre jusqu’au bout, dans le respect de soi-même et des autres, avec humilité. Il s’agit finalement de trouver sa place.

Je précise que cette question des limites et du possible, est très personnelle : ce qui est limite pour certains ne le sera pas pour d’autres, puisque, encore une fois, nous touchons à l’énergie propre de chacun.

Cela se mesure aussi dans l’instant présent, car il arrive que quelque chose qui nous paraissait impossible, inatteignable, se réalise en avançant un pas après l’autre, un jour après l’autre, sans peur, comme on gravit une montagne.

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