La vue (deuxième partie)

Nous avons vu dans la précédente rubrique que notre mémoire peut nous jouer des tours et parasiter notre vue. Une vue imprécise liée à l’imagination, peut aussi alimenter des peurs, jusqu’à entretenir une hypervigilance inquiète, surtout chez les enfants et adultes très sensibles.

La meilleure comparaison pour comprendre ce phénomène, est ce que nous voyons quand la nuit tombe : les couleurs s’estompent, les formes deviennent imprécises, et un arbre ébranché peut devenir pour nous un bandit agressif qui nous menace. Beaucoup vivent comme s’ils étaient perpétuellement au crépuscule… Apprendre à voir réellement les ramène à la lumière.

Retrouver une vue consciente peut diminuer beaucoup les angoisses.

Invitez donc les enfants à bien regarder ce qu’ils voient, à dire la couleur, la forme. L’observation de la nature peut être une aide précieuse, aussi bien pour l’enfant que pour ses parents. Ainsi, au lieu de voir « de l’herbe verte », on s’apercevra qu’il y a dedans des petites fleurs de différentes couleurs, différentes formes, des herbes de verts différents. Pour les arbres, les oiseaux, etc… c’est la même chose. Attention toutefois à garder vraiment une observation à partir de laquelle on découvre et on nomme, et non un apprentissage par répétition de ce qu’on a vu dans un livre.

Cette observation émerveillée conduit naturellement à la louange du Créateur, et en ce sens elle est un apprentissage de la contemplation et de l’oraison. En outre la beauté de ce qui nous entoure construit la confiance en Dieu bon, qui y a mis l’homme comme dans un écrin.

Elle permet aussi de construire une relation juste avec la Création, pour la cultiver et la respecter, et non pour l’utiliser et l’exploiter.

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