Le tout-petit

Dès sa conception, le tout-petit perçoit par son corps et ses sens, sans vraie conscience (le cerveau conscient n’est pas achevé), mais il enregistre toutes les émotions liées à ses sensations.

Dès la naissance, il est donc fondamental que les parents construisent avec leur tout-petit l’harmonie avec son corps : en le serrant, le regardant, le massant, le caressant, dans un climat de paix et de joie. Le bébé prend alors conscience de son corps, de sa beauté et de sa bonté. Cela se fait naturellement lors de tous les soins prodigués au bébé : change, allaitement ou biberon, endormissement, portage…

Insistons sur la qualité de la présence, notamment de la mère. Si elle regarde la télé ou son téléphone pendant qu’elle nourrit son petit, c’est comme si elle lui disait « J’ai autre chose de mieux à faire que m’occuper de toi », et elle coupe la communication qu’il attend. Il va alors perdre confiance en lui, se croire « nul ».

Au fur et à mesure de sa croissance, les mots vont devenir de plus en plus importants pour l’enfant. Lui parler pendant les temps de soin en nommant les différentes parties de son corps, (« Donne moi ta main, ton pied… ») va lui permettre de construire la conscience de son corps de manière vécue et naturelle. Il acquerra la conscience de ses limites, de sa « densité », de sa place, de sa différence sexuée, toutes notions importantes dans la vie  relationnelle.

De même, dans un dialogue attentif et simple, on l’aidera à prendre conscience de ses perceptions sensorielles :  « Qu’il est doux nounours ! », « La neige est froide », « Entends-tu cet oiseau ? », « Cette fleur comme elle sent bon ! », « Le tournesol est jaune et doré. », « La pêche est sucrée. »…

Quand il grandit, son vocabulaire s’enrichira peu à peu. Et les mots auront un sens, correspondront à quelque chose de vécu et présent dans la mémoire corporelle, et ne seront pas des coquilles vides.

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